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L’intégration régionale du Maroc en Afrique : Pour une stratégie au service d’un développement durable avec l’Afrique​

L’intégration Régionale Du Maroc En Afrique : Pour Une Stratégie Au Service D’un Développement Durable Avec L’Afrique​

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Le Maroc a engagé, au cours des vingt dernières années, une politique de coopération volontariste engagée par le Maroc, au cours des vingt dernières années, avec les pays africains, orientée vers la responsabilité partagée et la solidarité.

Ceci étant, et en dépit de ces efforts louables et des résultats positifs réalisés, les retombées de ces partenariats n’ont pas encore atteint tous les objectifs visés, se révélant en-deçà des opportunités qu’offre l’intégration régionale en matière de développement économique et d’aspiration des populations.

De fait, le niveau des échanges commerciaux du Maroc avec les pays d’Afrique, ne dépasse pas 4% de l’ensemble de ses échanges ; ce qui ne reflète pas le véritable potentiel existant en matière de coopération économique et des complémentarités à mettre en place.

Pour relever le défi de l’intégration régionale du Maroc et en faire un levier de développement durable bénéfique pour le Maroc et ses partenaires africains, le CESE appelle, conformément à la Vision éclairée de sa Majesté le Roi,  à envisager une stratégie d’intégration du Maroc en Afrique en adoptant le co-développement comme mode d’action pour promouvoir un partenariat mutuellement avantageux en termes de développement économique, de consolidation de la solidarité, de partage de savoir-faire et d’amélioration du bien-être des populations.

Synthèse

Ce rapport qui a été adopté, à l’unanimité, par les membres du Conseil lors de la 109ème session, tenue le 30 avril 2020, met en avant des recommandations pour relever le défi de notre intégration en Afrique et en faire un levier de développement durable bénéfique pour notre pays et ses partenaires africains.

Le rapport relève que le Maroc a engagé, au cours des vingt dernières années, une politique de coopération volontariste avec les pays africains, orientée vers la responsabilité partagée et la solidarité. Plusieurs initiatives, dans ce sens, ont été mises en place parmi lesquelles il est permis de citer, l’annulation de la dette des pays africains les moins avancés, l’exonération de certains produits en provenance de certains pays africains du paiement des droits de douanes, l’octroi de bourses au profit des étudiants africains et l’adoption d’une politique migratoire favorable ayant permis de régulariser, depuis 2014, la situation de plus de 50 000 ressortissants africains. De même, une priorité a été accordée au développement de stratégies régionales dans le domaine de l’environnement afin d’améliorer la résilience africaine face au changement climatique à l’instar du «Fonds bleu pour le bassin du Congo», de la «Ceinture Bleue», de «l’Initiative Triple A», etc.

En dépit de ces efforts louables et des résultats positifs réalisés, les retombées de ces partenariats n’ont pas encore atteint tous les objectifs visés et restent manifestement en-deçà des opportunités qu’offre l’intégration régionale en matière de développement économique et d’aspiration des populations. Le niveau des échanges commerciaux du Maroc avec les pays d’Afrique, ne dépassant pas 4% de l’ensemble de nos échanges, ne reflète pas le véritable potentiel existant en matière de coopération économique et des complémentarités à mettre en place. Les chaînes de valeurs régionales avec les partenaires africains restent également marginales et dépendent quasi-exclusivement des filières étrangères, privant ainsi les économies africaines d’une valorisation génératrice d’emplois localement, de valeur ajoutée et de transferts de technologie.

Pour réussir notre intégration régionale, le CESE recommande d’adopter le co-développement comme mode d’action pour promouvoir un partenariat mutuellement avantageux pour le Maroc et ses partenaires africains et ce, conformément à la Vision éclairée de Sa Majesté le Roi.

L’approche préconisée vise à assurer un caractère à la fois global, cohérent, inclusif et pragmatique au processus d’intégration et s’articule autour de quatre axes majeurs :

Le premier axe «d’ordre stratégique» vise à ériger l’intégration régionale du Maroc en Afrique comme priorité cardinale. A cet égard, le Conseil recommande de :

  • développer une stratégie dédiée à l’intégration du Maroc en Afrique en concertation entre les secteurs public et privé, tout en privilégiant une approche intégrée ;
  • renforcer la diplomatie économique en intégrant de manière très visible, dans l’agenda diplomatique, des questions d’ordre économique, en particulier l’accompagnement des opérateurs marocains en Afrique ;
  • valoriser et professionnaliser la fonction de conseiller économique et celle de conseiller culturel au niveau des missions diplomatiques du Maroc en Afrique ;
  • créer des mécanismes de concertation régulière entre le ministère chargé des affaires étrangères et de la coopération et les représentants du secteur privé (forum annuel, rencontres sectorielles, etc.).

Le deuxième axe «intégration régionale et continentale» a pour objet de renforcer les instruments d’intégration aux plans régional et continental et d’apporter de la cohérence et de la complémentarité entre les différents partenariats existants. Sur ce point, l’avis du CESE recommande notamment de :

  • parachever le processus de ratification de l’accord relatif à la ZLECAf et développer des coopérations avec les communautés économiques régionales (CER) ;
  • adopter un mécanisme régional d’appréciation du risque souverain des pays africains afin de réduire le coût de l’emprunt et favoriser des financements économiquement soutenables ;
  • créer des chaînes de valeur régionales à forte valeur ajoutée et à fort impact social sur les populations en particulier dans les domaines de l’agro-industrie, le textile, l’industrie automobile, le tourisme, l’enseignement supérieur, l’innovation, l’industrie culturelle et le développement durable ;
  • faciliter la mobilité des étudiants africains et encourager la reconnaissance mutuelle des diplômes entre pays africains ;
  • faire de la région de Dakhla-Oued Ed-Dahab, dans le sens des recommandations du CESE sur le nouveau modèle de développement pour les provinces du Sud, un hub africain.

Le troisième axe «coopération bilatérale» a pour objectif d’opérationnaliser et de renforcer les instruments de coopération sur le plan bilatéral. Il vise à améliorer l’efficacité, l’efficience et l’impact des accords établis avec les partenaires africains. Le CESE préconise notamment sur cet axe de :

  • faire un bilan régulier de l’impact de chaque accord sur le développement des relations économiques et commerciales du Maroc avec l’ensemble de ses partenaires ;
  • faire un bilan de l’initiative marocaine envers les 33 pays africains les moins avancés (PMA) et en adapter le contenu dans la perspective d’une plus grande intégration des opérateurs marocains dans les chaines de valeur africaines.

Le quatrième axe «outils d’accompagnement» propose des actions transversales qui se déclinent en quatre piliers : un réseau de transport efficace et abordable, des outils financiers adaptés et l’amélioration du droit des affaires, le renforcement des capacités et le soutien de l’Etat aux investisseurs. A cet égard, le CESE recommande notamment de :

  • lier l’aide au développement au transfert de savoir-faire et au soutien de programmes de formation d’excellence ;
  • mettre en place un fonds d’investissement public destiné à l’Afrique et servant de levier pour le financement de projets de développement ;
  • mettre en place un centre d’accompagnement à l’internationalisation des entreprises marocaines en particulier pour les PME.

Le CESE a également recommandé la mise en place de stratégies régionales intégrées dans le domaine de la santé, la recherche et l’industrie pharmaceutique. Ces recommandations constituent, dans un contexte de crise planétaire due à la pandémie de la COVID-19, une réponse adaptée de nature à fédérer les efforts et les moyens, promouvoir des chaînes de valeur régionales et in fine renforcer la résilience des pays d’Afrique face aux crises régionales et mondiales d’ordre économique, sanitaire et environnemental.

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