CESE

Le Conseil économique, social et environnemental a organisé, le mercredi 14 mai 2025, à son siège à Rabat, une rencontre pour présenter les grandes lignes de son avis sur le thème : « La petite et moyenne agriculture familiale : pour une approche mieux adaptée, innovante, inclusive, durable et territorialisée ».

المجلس الاقتصادي والاجتماعي والبيئي يقدم مخرجات رأيه حول الفلاحة العائلية الصغيرة والمتوسطة

M. Amara souligne l’importance de faire de la petite et moyenne agriculture familiale une priorité stratégique dans les politiques agricoles et rurales nationales

Dans son allocution prononcée à cette occasion, M. Abdelkader Amara, Président du Conseil économique, social et environnemental, a mis en lumière le rôle important qu’assure la petite et moyenne agriculture familiale. Il a souligné sa contribution à la sécurité alimentaire des populations locales, à la création d’emplois, à la stabilisation des populations rurales ainsi qu’à la réduction de l’ampleur de l’exode rural. Il a également insisté sur sa fonction de préservation de l’environnement, de sauvegarde des savoir-faire traditionnels en matière de production et de consommation et de leur transmission intergénérationnelle.

Ainsi, afin de mieux intégrer et valoriser ce mode d’agriculture, pour qu’il ne reste plus en marge du développement agricole et rural, le Président du Conseil a insisté sur la nécessité de faire de la PMAF une priorité stratégique dans les politiques publiques concernées, au regard de ses fonctions économiques, sociales et environnementales qu’elle remplit, des opportunités prometteuses qu’elle offre et qui peuvent être exploitées.

Par la suite, M. Abderrahmane Kandila, membre du Conseil et rapporteur du thème, a présenté les conclusions de cet avis, soulignant la nécessité de transformer l’agriculture familiale en un secteur plus productif, inclusif et durable. Il a mis en avant l’importance de son intégration dans les chaînes de valeur, l’amélioration de son pouvoir de négociation dans les circuits de commercialisation, ainsi que de son rôle dans la stabilité de la population rurale, l’augmentation de leurs revenus et la préservation des écosystèmes.

La petite et moyenne agriculture familiale : pour une approche mieux adaptée, innovante, inclusive, durable et territorialisée

Le présent avis du CESE, élaboré dans le cadre d’une auto-saisine, porte sur la petite et moyenne agriculture familiale (PMAF), un des piliers essentiels du développement agricole et rural au Maroc.

Recommandations du CESE

Réalisé dans le cadre d’une auto-saisine, cet avis porte sur la petite et moyenne agriculture familiale (PMAF), un des piliers essentiels du développement agricole et rural au Maroc.

Le CESE s’est appuyé, dans l’élaboration de cet avis, sur une approche participative comprenant des auditions organisées avec les principales parties prenantes concernées en plus d’une visite de terrain effectuée au niveau de la province d’Essaouira. Il s’est également basé sur des consultations lancées sur la plateforme digitale de la participation citoyenne « ouchariko.ma ».

Sur la base du diagnostic réalisé, le CESE préconise l’élaboration d’un plan d’action spécifique prenant valablement en charge les particularités propres à chaque territoire. A cet effet, un ensemble de recommandations ont été émises dans cette optique, parmi lesquelles il convient de citer :

– Encourager, au niveau de la PMAF, l’adoption de pratiques agricoles durables, telles que la rotation des cultures, le semis direct, l’optimisation de l’irrigation et la diversification des cultures ;
– Encourager, en fonction des zones agroécologiques, le développement de cultures résilientes à forte valeur ajoutée et à faible consommation d’eau ;
– Renforcer l’organisation des unités de PMAF en coopératives, groupements d’intérêt économique (GIE), associations, afin de mutualiser les ressources et d’améliorer leur pouvoir de négociation, tant sur le plan de la production que de la consommation, en s’inspirant des expériences réussies, en matière d’organisation des agriculteurs à l’échelle nationale et internationale ;

– Favoriser la transformation des produits, notamment ceux d’origine animale issus de la PMAF, en encourageant la création et le développement de petites unités industrielles locales ;
– Aménager des espaces pastoraux dans un cadre coopératif, au profit des petits et moyens agriculteurs familiaux, en veillant à leur exploitation alternée afin de préserver les ressources végétales et prévenir le surpâturage, tout en s’inspirant des expériences réussies en la matière ;
– Poursuivre et renforcer le soutien au programme de préservation des races locales au profit de la PMAF, notamment pour les ovins, caprins et certaines races bovines à potentiel, dans les régions d’origine. Il conviendrait également de renforcer les capacités d’élevage des agriculteurs et de promouvoir, de manière encadrée, le croisement avec des races importées à fort potentiel et adaptées aux conditions locales, afin de contribuer efficacement à la reconstitution du cheptel national et son renforcement qualitatif ;
– Renforcer le conseil agricole en faveur de la PMAF, en augmentant considérablement le nombre de conseillers pour combler le déficit et en améliorant la qualité de l’accompagnement ;
– Améliorer l’accès au financement pour la PMAF en développant des mécanismes innovants et adaptés à leurs besoins (finance solidaire, subventions et aides ciblées, etc.) ;
– Protéger les petites et moyennes exploitations familiales contre le morcellement des terres en instaurant un cadre spécifique pour la gestion du foncier agricole, fondé sur un modèle adapté aux réalités locales et inspiré des expériences internationales réussies ;

– Reconnaître et valoriser pleinement les fonctions environnementales de la PMAF en intégrant ses contributions dans les politiques agricoles et rurales et en développant des instruments financiers encourageants pour soutenir des actions telles que l’entretien du paysage, la lutte contre la désertification, la préservation des sols et la conservation du patrimoine naturel et culturel.