Après avoir élaboré les rapports sur «l’inclusion des jeunes par la culture» et sur « les lieux de vie et l’action culturelle », le CESE a décidé d’accorder un intérêt particulier aux rôles culturels que peuvent jouer les nouvelles technologies en tant qu’outils d’apprentissage, d’acquisition du savoir, et de mécanismes de médiation pour élaborer de nouveaux procédés et pratiques culturels dans l’éducation et particulièrement à l’école.
Le CESE, à travers cette étude, participe au débat national sur l’utilisation des technologies de l’information comme levier pédagogique à l’école publique. Il ne se substitue pas aux instances nationales qui sont habilitées à élaborer la stratégie de réforme du système d’éducation et de formation.
Ce rapport relève qu’il existe une interaction évidente entre l’école, la technologie et la culture et qu’il est difficile d’envisager un système d’enseignement sans base culturelle, ou de considérer, à sa juste dimension, l’évolution lente de la culture par rapport à la vitesse inouïe des nouvelles technologies, ou bien croire que cette dernière ne cesse de produire ses moyens, ses expressions et ses formes culturelles spécifiques.
Ceci intervient dans un contexte où la formation à l’utilisation des nouvelles technologies est imposée par la nécessité et les impératifs de la compétitivité et de la mondialisation, d’où la nécessité d’intégrer notre jeunesse dans la société de l’information et du savoir.
A partir de ces considérations, le CESE estime qu’il semble difficile d’échapper à la « révolution numérique » dans le SEF, sous peine de priver les jeunes générations du sésame de la réussite et de leur insertion dans le monde.
Pour assurer une meilleure intégration des TIC dans le système d’éducation et de formation national le Conseil propose un ensemble de recommandations afin de réussir la mise en œuvre d’une politique publique qui prenne en considération les articulations nécessaires entre l’école, les nouvelles technologies et les dimensions culturelles. Elles sont classées selon 5 axes complémentaires :
Un changement d’orientation de l’intégration des TIC et de la culture dans le SEF, en privilégiant notamment la culture de la synthèse et de la réflexion, et en insistant sur l’apprentissage des fondamentaux tels la lecture, l’écriture, le calcul, et le développement des capacités de mémorisation, et en généralisant l’intégration des TIC dans les programmes scolaires ;
Une redéfinition des objectifs pédagogiques des TIC dans le SEF et ce notamment en faisant de l’équipement des écoles un moyen d’atteindre des objectifs fondamentaux (augmenter les chances de réussite des élèves; diminuer le taux de déperdition en cours de scolarité; maîtriser les langues, etc…) ;
Une nouvelle approche de la formation des ressources humaines à travers notamment la mise en place d’une politique d’incitation des enseignants à développer des contenus numériques pédagogiques ;
De nouveaux aspects logistiques et d’organisation à travers notamment l’équipement de tous les sites (écoles, collèges, lycées) d’une connexion Internet avec un débit raisonnable (2Mbs est aujourd’hui un minimum) qui permettra l’installation du WiFi dans l’établissement ;
La promotion de la culture dans le système d’éducation et de formation.
