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Auto-saisine

Les personnes âgées au Maroc

Ce rapport considère que le vieillissement de la population marocaine est désormais une réalité et qu’il est impératif de mettre en place une politique publique qui prenne en considération les droits des personnes âgées en termes de dignité, de participation et d’inclusion sociale.

Synthèse

Ce rapport considère que le vieillissement de la population marocaine est désormais une réalité et qu’il est impératif de mettre en place une politique publique qui prenne en considération les droits des personnes âgées en termes de dignité, de participation et d’inclusion sociale.

Le rapport relève que le Maroc compte, en 2015, près de 3 millions de personnes âgées de plus de 60ans, dont 52,2% de femmes et 48% d’hommes. Cette population se caractérise par un faible niveau d’instruction et par une situation socio-économique et de santé précaires: plus de 7 personnes âgées sur 10 sont analphabètes, la plupart ont des revenus modestes et près de 10% sont pauvres. De surcroit, plus de la moitié de cette population souffre d’au moins une maladie chronique et n’a pas accès aux soins.

La protection sociale et la couverture médicale ne bénéficie qu’à 1/5ème des personnes âgées. En outre, le montant dérisoire d’un certain nombre de pensions de retraite, ou l’inexistence de couverture sociale, oblige les personnes âgées concernées à continuer à travailler et/ou à être en situation de dépendance pour pouvoir subvenir à la totalité de leurs besoins.

Il convient de noter que la prise en charge de ces personnes dans le cadre familial est menacée, notamment par la montée prévisible, à moyen et long terme, de l’insertion des femmes dans le marché de l’emploi.

Au niveau des centres d’accueil, les infrastructures sont inadaptées aux spécificités des personnes âgées.

L’aménagement de l’espace public urbain ne favorise ni la mobilité, ni une vie sociale épanouie pour les personnes âgées.

Les personnes âgées immigrées souffrent, quant à elles, de discriminations multiples en termes d’inclusion sociale et du caractère obsolète des conventions bilatérales signées entre le Maroc et les pays d’accueil.

Dans ce contexte, le Conseil propose d’élaborer une politique publique intégrée de protection des personnes âgées basée notamment sur les axes principaux suivants :

  • Assurer l’extension de la sécurité sociale et de la couverture médicale aux personnes âgées, notamment au profit de celles ne disposant pas de revenus, ou percevant de maigres pensions de retraite (développer des filets sociaux, notamment un fonds de pension vieillesse au profit des personnes âgées non couvertes par le système de sécurité sociale, ne disposant pas de revenus et ou ne pouvant compter sur l’aide familiale ; mettre en œuvre l’art. 5 de la loi 65-00 relative à l’assurance maladie obligatoire qui prévoit la promulgation d’un décret d’application concernant l’extension de la couverture par l’AMO aux parents du bénéficiaire).

  • Amender le cadre juridique et institutionnel, en définissant une législation qui protège les personnes âgées contre les discriminations, la négligence, les mauvais traitements et la violence ;

  • Améliorer la prise en charge des personnes âgées, en mettant en place des structures adaptées, en formant des aidants-familiaux et en réhabilitant les centres d’accueil existants pour améliorer les conditions de vie des personnes âgées.

  • Concevoir des alternatives de prise en charge en institutions des personnes âgées, privilégiant le maintien dans la famille chaque fois que cela est possible, la prise en charge totale en institution ne devant être que le dernier recours ;

  • Améliorer les accessibilités, en intégrant de manière explicite, dans les lois relatives aux constructions (publiques ou privées), dans le domaine du transport public et dans l’aménagement de l’espace public, toutes les dispositions à même de garantir l’accès, la circulation et la sécurité des personnes âgées ;

  • Soutenir et accompagner les personnes âgées résidant à l’étranger, en entreprenant auprès des gouvernements des pays d’accueil, la révision des conventions bilatérales ayant trait aux droits des MRE, notamment en matière de santé, de logement, de couverture socio-médicale et de transfert de la pension de retraite en cas de retour dans leur pays d’origine.

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