La Chambre des conseillers et le Conseil économique, social et environnemental ont organisé, le 13 décembre 2021, une journée d’étude pour présenter et discuter des conclusions de deux rapports élaborés par le CESE sur l’économie informelle et le commerce ambulant.
Cette rencontre avait pour objectifs de mettre en lumière sur un ensemble de problèmes et de défis liés à l’aggravation et à l’expansion des activités économiques informelles.
Renforcement des relations de coopération entre les deux institutions à travers un accord de coopération et de partenariat
En vue de renforcer les relations de coopération fructueuse et de coordination étroite et permanente entre les deux institutions, un accord de coopération et de partenariat a été conclu en marge de cette rencontre.
Cet accord, qui constitue une actualisation de l’accord de coopération qui avait été précédemment conclu entre les deux conseils en novembre 2017, vise à établir un cadre général de coopération et de coordination entre la Chambre des conseillers et le Conseil économique, social et environnemental, chacun dans son domaine de compétence et ses missions constitutionnelles, et d’établir des mécanismes à même d’assurer une mise en œuvre optimale de cette coopération et une coordination et sa continuité.
Consensus sur la nécessité de réduire la taille de l'économie informelle
Ahmed Reda Chami, Président du Conseil Economique, Social et Environnemental, a souligné, lors de son discours d’ouverture, que l’économie informelle reste un phénomène persistant et préoccupant qui pèse lourdement sur l’économie de notre pays, atteignant 30% du produit intérieur brut.
M. Chami a également fait remarquer que les activités économiques informelles constituent, certes, une source de revenus et une échappatoire au chômage pour de larges franges de la population. Elles accentuent, néanmoins, la précarité sur le marché du travail en privant les travailleurs de leurs droits à un travail décent et à la protection sociale, emploient des pratiques concurrentielles injustes à l’égard des entreprises organisées, et dessert l’économie nationale en la privant d’importantes recettes fiscales.
Aussi, il importe de mettre en place une stratégie intégrée et réaliste visant à réduire, progressivement, le poids de l’économie informelle au Maroc.
Pour sa part, M. Enâam Mayara, Président de la Chambre des conseillers, a relevé que le phénomène de l’économie informelle est un phénomène mondial qui porte préjudice l’emploi et l’économie en général.
Ainsi, plus de la moitié des travailleurs dans le monde, a-t-il ajouté, sont acculés à évoluer dans l’économie informelle nonobstant la privation des droits des travailleurs, le manque d’opportunités de travail décent, la protection sociale inadéquate, le manque de dialogue social et la faible productivité ; ce qui représente un obstacle majeur au développement durable des entreprises.
Propositions et recommandations du CESE pour la mise en place d’une stratégie intégrée de résorption de l’informel au Maroc
Dans ce sens, le CESE appelle, dans le premier avis, à mettre en place une stratégie intégrée de résorption de l’informel au Maroc permettant de ramener progressivement le poids de l’emploi informel dans l’emploi total à environ 20%.
Pour y arriver, le CESE propose un ensemble de mesures importantes dont les recommandations suivantes:
S’agissant de l’intégration économique et sociale des marchands ambulants, le CESE plaide, dans le second avis, pour la mise en place d’une stratégie nationale pour l’intégration économique et sociale des marchands ambulants selon une approche participative. A cet effet, il est, entre autres, proposé de :
Par ailleurs, le CESE estime qu’une opérationnalisation efficace de la stratégie intégrée de résorption de l’informel requiert la mise en place d’une commission de suivi et d’évaluation sous forme de delivery unit.