Le Conseil économique social et environnemental et la chambre des conseillers ont organisé, le 19 mai 2021, une journée d’étude en vue de présenter l’étude du Conseil sur la Classe moyenne au Maroc.
Cette étude, réalisée suite à une saisine du Président de la Chambre des Conseillers, s’inscrit dans le prolongement de la dynamique institutionnelle initiée par les deux parties avec l’organisation de la cinquième édition du forum parlementaire international sur la justice sociale sous le thème : « élargissement de la classe moyenne, locomotive du développement durable et de la stabilité sociale ».
Monsieur Ahmed Réda Chami souligne le rôle de la classe moyenne dans la réduction des inégalités
Dans son allocution d’ouverture, Monsieur Ahmed Réda Chami, Président du CESE, a mis en exergue le rôle essentiel de la classe moyenne au sein de la société. Grâce à sa capacité d’épargne, l’existence d’une classe moyenne représente un puissant levier de financement de l’investissement. Elle constitue en outre un facteur de stabilité politique car elle est généralement le reflet d’une plus grande cohésion sociale, d’inégalités moins marquées et d’un ascenseur social en marche.
Il a, à ce titre, souligné que notre pays, qui s’apprête à adopter un nouveau modèle de développement répondant aux attentes et aspirations des Marocains., peut s’appuyer sur la classe moyenne pour réussir la transition vers un nouveau palier de développement.
Pour sa part, Monsieur Hakim Benchamach, Président de la Chambre des Conseillers, a indiqué que le sujet de la classe moyenne constitue un enjeu de société aux multiples problématiques et dimensions. Et d’ajouter que la prise de conscience du rôle de la classe moyenne devrait être traduite par une véritable politique publique qui la place au cœur du nouveau modèle de développement.
Par ailleurs, Lahcen Oulhaj, Membre du CESE et Président de la commission ad’hoc chargée de l’élaboration de l’étude, a présenté les conclusions de cette étude.
Il a, dans ce sens, détaillé les contraintes qui rendent difficile la détermination de la classe moyenne. Celles-ci ont trait notamment à : l’approche purement statistique présidant à la définition de la classe moyenne, basée sur le revenu ou le niveau de consommation ; la faiblesse du dispositif de suivi des salaires dans le secteur privé ; l’étendue du secteur informel et le manque de statistiques le concernant ; et enfin, l’absence d’un dispositif statistique sur les revenus non-salariaux.
Conclusions et propositions de l’étude du CESE sur la classe moyenne
Adopté à la majorité lors de la 119e session ordinaire du CESE, le rapport du CESE, intitulé « Renforcer et élargir la classe moyenne au Maroc: Enjeux et voies pour une classe moyenne qualifiée, épanouie et entreprenante », vise à apporter des éléments de réponses à deux questions formulées dans la saisine de la Chambre des Conseillers ; à savoir: la notion ou le concept de classe moyenne et les voies et moyens de la préserver et de l’élargir.
Pour le Conseil, la caractérisation d’une classe moyenne devrait dépasser l’exercice purement statistique pour comprendre un travail de repérage de segments sociaux qui, au regard de leur niveau et mode de vie, leur formation et leurs aspirations, sont les mieux disposés à jouer le rôle de pilier de la stabilité socio-politique et de moteur du développement économique, social et culturel de notre pays.
Partant de là, et tenant compte des spécificités économiques et sociales de notre pays, huit voies majeures ont été identifiées par l’étude afin d’élargir la classe moyenne au Maroc, mais également la consolider pour faire face aux éventuels chocs exogènes qui pourraient entrainer un déclassement social. Il s’agit de : (i) politiques budgétaires et fiscales pleinement redistributives ; (ii) l’éradication de la pauvreté et l’assistance aux populations les plus modestes et vulnérables ; (iii) l’autonomisation économique pour réduire la pauvreté chez les femmes dans les zones urbaines et rurales, ainsi qu’un accès plus grand des femmes au marché du travail ; (iv) l’amélioration de la qualité des services sociaux ; (v) le renforcement des compétences du capital humain ; (vi) l’organisation et le développement des corps des métiers de la fonction publique ; (vii) l’émergence d’une classe moyenne rurale ; (viii) le développement d’une infrastructure digitale inclusive.
Dans ce sens, le Conseil Economique Social et Environnemental propose plusieurs recommandations en vue de mieux cerner la classe moyenne en traçant les contours d’une définition alternative ainsi que de la préserver, la renforcer et l’élargir pour lui permettre de jouer pleinement son rôle, dans le développement de notre pays. Il s’agit, entre autres, de :