CESE

​Les dimensions sociales de l’égalité entre les femmes et les hommes

Rapport
Synthèse

Ce rapport consacré aux dimensions sociales de l’égalité entre les femmes et les hommes complète deux rapports publiés par le Conseil sur les dimensions normatives et institutionnelles (2012) et sur les dimensions économiques (2014) de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le Conseil souligne que malgré les réformes constitutionnelles et législatives, la situation sociale des femmes marocaines n’évolue pas de manière satisfaisante, et régresse même dans certains domaines. Le rapport note notamment une persistante des inégalités au niveau de l’éducation et de la formation, la vulnérabilité des cheffes de ménage, le manque de protection contre les violences à l’égard des femmes, la faiblesse des dispositifs d’accueil et d’assistance aux victimes de violence due au vide juridique, la persistance du nombre élevé de mariages des mineurs (35.152 en 2013) qui concernent particulièrement les jeunes filles.

Le Conseil alerte également sur le recul constant du taux d’activité des femmes en milieu urbain, qui ne dépasse pas aujourd’hui 18%, privant ainsi près de 82% des femmes en âge de travailler d’un revenu propre, ou d’un statut social associé à un rôle économique reconnu.

Dans ce contexte, le Conseil propose dans son rapport une série de recommandations visant à réaffirmer le droit à l’égalité, à faire de la participation des femmes à l’activité économique une priorité et à renforcer l’efficacité de l’action du système judiciaire à l’égard des femmes et de leurs droits.

Le rapport appelle en premier lieu à œuvrer pour un consensus positif et actif en faveur de l’égalité entre les sexes au niveau de l’ensemble des acteurs politiques, économiques, sociaux et culturels et à recourir à la loi pour sanctionner la discrimination à l’égard des femmes.

Le Conseil prône la mise en œuvre d’un programme national de lutte contre le phénomène des mariages

« orfi » (unions par la fatiha), qui permet le développement du mariage des mineurs et de la polygamie et à veiller au respect des dispositions de la Moudawana dans ce sens.

Par ailleurs, le rapport considère que l’amélioration de la situation sociale des femmes en milieu rural et urbain passe par l’encouragement de la participation des femmes à l’activité économique, participant ainsi à l’élimination de la pauvreté et au renforcement des capacités productives du pays et de sa compétitivité économique. Dans ce cadre, il s’agit d’encourager l’auto-emploi et de déployer des mesures préférentielles en faveur de la formation et de l’emploi des femmes en situation de handicap dont 85% sont inactives.

Dans le monde du travail, les entreprises sont appelées à s’engager à proscrire toutes formes de discrimination contre les femmes et à favoriser la promotion préférentielle des femmes aux fonctions de responsabilité tant que la parité n’est pas réalisée.

Le CESE préconise de refondre le cadre légal de protection des femmes contre toutes les formes de violence et y définir, d’une manière spécifique, la violence domestique ; de doter les centres d’accueil des femmes victimes de violence des moyens nécessaires et de condamner avec sévérité les violences à l’égard des femmes ainsi que le harcèlement sexuel.

Il recommande enfin d’organiser une réflexion responsable, apaisée et multi-parties prenantes pour apporter des réponses juridiques appropriées aux questions sociétales qui soient de nature à garantir l’égalité des chances, des droits et des traitements entres les femmes et les hommes, et de favoriser la participation des femmes au développement de leur pays.

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