ASA-C5-102021-55-7092-fr
Objet d’une auto-saisine, ce rapport traite la question patrimoniale dans le cadre d’une « valorisation dynamique », plaçant ainsi le citoyen, à la fois acteur et bénéficiaire, au centre de toutes les politiques et initiatives autour du patrimoine culturel.
Dans cet avis, le Conseil considère que le Maroc dispose d’un patrimoine culturel matériel de très grande valeur, incarné par des sites qui lui confèrent la première place en Afrique et dans le monde arabe, en termes de nombre d’inscriptions culturelles sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. La composante immatérielle de ce patrimoine, également riche et diversifiée, est formée de rituels religieux, traditions culinaires, musiques, habillements, danses, savoir-faire ancestraux, etc.
Soucieux de la sauvegarde et de la valorisation de ce patrimoine culturel, notre pays a lancé de nombreux projets et initiatives soutenus par des instances nationales et internationales, ce qui lui a permis de faire reconnaitre, à l’international, plusieurs éléments de son patrimoine culturel matériel et immatériel et partant de renforcer l’attractivité de son tourisme culturel.
Malgré ces avancées, le Maroc n’arrive toujours pas à transformer valablement son patrimoine culturel en richesse matérielle pour en faire un véritable levier de développement. En effet, le patrimoine et l’héritage culturels matériel et immatériel demeurent insuffisamment valorisés, et les moyens mobilisés pour leur développement très limités. De surcroît, la question patrimoniale a toujours été adressée en silos et selon une gouvernance éclatée. D’autres faiblesses et fragilités peuvent expliquer cette situation dont, notamment l’insuffisance des efforts d’inventaire et de classement, la faible implication des territoires et du secteur privé dans la planification, la valorisation et la gestion du patrimoine culturel, la faible appropriation par la société civile et les populations, en plus du retard accusé en matière d’utilisation des technologies et de digitalisation.
Partant d’un diagnostic partagé par les principales parties prenantes, le CESE plaide pour l’adoption d’une stratégie nationale, à décliner territorialement, dans une logique de subsidiarité, pour la protection, la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine culturel. A cet égard, le Conseil propose, entre autres, les mesures suivantes :
1. Consolider et dynamiser les institutions et les outils opérationnels au service du patrimoine culturel :
2. Accorder une attention particulière au patrimoine immatériel :
3. Garantir un financement national pérenne et diversifier les sources de financement en ayant recours au partenariat public-privé et au tiers secteur pour la sauvegarde, la réhabilitation et la mise en valeur du patrimoine.
4. Favoriser les projets de mise en valeur du patrimoine culturel matériel et immatériel dans le milieu rural (architecture, ksours, kasbahs, chants, danses, traditions, art culinaire, etc.), notamment dans les zones montagneuses et/ou éloignées et les intégrer dans les circuits touristiques culturels.
5. Encourager les entreprises à se spécialiser dans les métiers de restauration des sites et monuments historiques.
6. Systématiser le recours aux technologies les plus avancées lors de la cartographie de l’inventaire et privilégier le recours aux services d’archivage digital.
7. Charger une personnalité publique, jouissant d’une grande notoriété et dont la légitimité est reconnue, de :